14/07/2024

Ne rien faire ou faire rien?

Il y a un an, on vous présentait le procédé de renaturation, tel qu’on l’envisageait à terres à Terre. Et lorsqu’on évoquait notre action, autour de nous, on entendait souvent “donc en gros, vous ne faites rien”.

Aujourd’hui on vous propose de nous pencher sur la notion de « ne rien faire » qui semble liée à ce procédé.

Cette dernière est trop souvent assimilée à une absence d’activité.

En effet, quand on pose la question « qu’est-ce que tu fais? » et qu’on est en train de bailler en rêvant à nos prochaines vacances au bord de mer on répond « rien ». D’où certains sourires entendus devant un concept de sauvegarde de la nature en ne faisant rien…

En ce sens, la Terre et le monde sont différents.  Il n’existe qu’une Terre mais il existe des milliards de mondes car il existe des milliards de façons de le percevoir, et surtout d’y projeter la façon dont notre conditionnement personnel s’exprime au travers des expériences uniques et personnelles que nous faisons.

C’est ainsi qu’à un « rien faire » nous préférons un « faire rien ». 

Jeu subtil de sémantique? Pas tant que ça.

Car lorsque je fais rien, je ne suis pas dans l’inaction. Je m’attache à observer les choses se produire, avec leurs propres lois, selon leur propre nature.

Je me tiens dans un espace où il y a de la perception, sans intention, pas même celle de réussir à, ou d’atteindre un objectif .

Je me tiens dans une posture où je tente de cesser les projections de mon conditionnement.

C’est pourquoi le concept de renaturation est si difficile à mettre réellement en œuvre. Difficile même à concevoir, pour certains, parce que ma conscience personnelle doit se faire discrète. Or l’ego a peur que les activités lui soient enlevées et que par là, il disparaisse.

Mais la vie est activité et ne peut (ni ne doit) être arrêtée. Les activités elles-mêmes sont pures. Faire rien ne signifie pas rester immobile comme une statue de pierre. C’est agir, mais sans être guidé par une identité égoïque.

Faire rien, c’est se retirer du champ du faire et du savoir pour aller vers une connaissance plus profonde, qui n’est pas conceptuelle.

Car les apprentissages et les mémoires n’égaleront jamais la richesse présente de façon naturelle, en toute chose.

Il faut tenter d’aller vers ce qui est avant l’apprentissage et après l’oubli.

Donc, quoi faire ? Ça ou autre chose ?

La réponse arrive une fois établi dans la juste perception de la non-activité, là où on peut avoir toute connaissance et toute activité car notre relation à l’action est alors bonne.

Aucune activité née d’ un mental plein d’ illusion ne peut conduire à un but juste.

Car seule la vie prend soin de la vie. Pas l’égo.

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