28/11/2022

Qui était John Muir, pionnier de la préservation ? (partie 1)

Ce qu’on pourrait appeler la pensée écologique est présente depuis une période relativement longue, et les principes fondamentaux de l’écologie furent développés progressivement, intimement liés au développement d’autres disciplines biologiques.

Ainsi, un des premiers écologistes a pu être Aristote ou peut-être un de ses élèves, Théophraste, tous deux s’étant intéressés aux relations entre animaux ainsi que les relations entre les animaux et leur environnement dès le IVe siècle av. J.-C. !

Les idées écologistes trouvent leur source dans les grands voyages d’exploration des navigateurs européens (Portugal, Espagne, France, Royaume-Uni, Hollande) qui eurent lieu à partir de la Renaissance, pour explorer le monde, développer le commerce maritime avec d’autres pays, et exploiter de nouvelles ressources naturelles.

Même si leur objectif n’était pas celui-là, les voyages de découverte ont favorisé l‘essor des sciences de la nature et ont permis de faire les premiers inventaires. Ainsi, les Grandes découvertes ont bouleversé la représentation du monde héritée du Moyen Âge et ont engendré les premières idées écologiques en Europe.

Parmi les premiers naturalistes qui ont accompagné les voyages de découverte, on trouve le français Pierre Belon qui, au cours de son périple au Levant (Grèce, Turquie, Égypte, Palestine, Arabie) de 1546 à 1549, fait un grand nombre d’observations sur l’histoire naturelle et les mœurs des habitants.

On trouve aussi le français André Thevet, qui ramène de son voyage au Brésil en 1555-1556 des planches représentant la forêt tropicale, des animaux, et des végétaux sauvages cultivés par les indigènes.

Mais aujourd’hui nous vous proposons de vous pencher sur un curieux personnage : John Muir.

John Muir est né le 21 avril 1838 en Ecosse et bien qu’ayant réussi avec brio ses études, il opte pour s’inscrire à « l’université de la vie sauvage ». A peine âgé de 30 ans, il livre dans un carnet de route les observations qu’il fait sur les près de 1500 kilomètres qu’il fera à pied de l’Indiana à la Floride !

« Qu’il est étrange que nous soyons rendus aveugles à la beauté et à la couleur, à la forme et au mouvement, par une simple différence de taille ! Ainsi nous mesurons les herbes selon notre propre stature et selon la hauteur et le volume des arbres(…) Nous ne sommes tous que des animalcules microscopiques ».

John Muir dans Quinze cents kilomètres à pied à travers l’Amérique profonde.

Il faut rappeler que vers 1850, une rupture de pensée a lieu avec la parution de l’ouvrage de Charles Darwin intitulé « De l’origine des espèces »: on passe des représentations statiques des espèces à des représentations évolutives.

Le concept d’écologie apparaît en 1859 dans le préambule de ce livre, sous le nom d’« économie de la nature ». Il y décrit les relations entre les prairies de trèfles, pollinisés par les bourdons, et les chats qui mangent les mulots qui eux-mêmes délogent les bourdons de leurs terriers.

Arrivé à San Francisco en mars 1868, Muir part immédiatement à la recherche d’un lieu dont il ne connaissait que le nom, Yosemite.

Découvrant la vallée de Yosemite, il est captivé et écrit « Aucun temple construit de la main de l’homme ne peut être comparé à Yosemite », et « Yosemite est le plus grand de tous les temples dédiés à la Nature. »

Muir est un véritable touche-à-tout, autodidacte, passionné d’explorer le monde et la nature humaine : après un premier séjour, il retourne dans les montagnes de la Sierra Nevada et devient conducteur de ferry, berger puis amateur de rodéo.

En mai 1869, un propriétaire de ranch lui propose un travail d’été, consistant à mener et surveiller son troupeau de moutons. Muir accepte l’offre avec enthousiasme, et passe l’été dans la région de Yosemite. Ce même été, il escalade le pic Cathedral, le mont Dana et fait une marche le long d’une vieille piste amérindienne du Bloody Canyon au lac Mono.

En même temps il commence à travailler sur des théories concernant la façon dont la région s’est développée et dont son écosystème fonctionne….

Suite du portrait de John Muir à retrouver la semaine prochaine, à la même adresse.

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